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Xavier Labigang : "personne n’aurait imaginé que je parvienne un jour à évoluer dans l’élite"

LNH - Publié le 07 novembre 2025 à 07h17
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Auteur d’un excellent début de saison sous les couleurs de Cesson-Rennes, Xavier Labigang s’impose comme l’un des hommes forts du collectif breton. Avant la reprise, l’ailier gauche alsacien s’est confié sur ces premières semaines réussies et sur les ambitions du club pour la suite de la saison.

Un alsacien en Bretagne

Originaire d’Alsace, Xavier Labigang a gravi les échelons avec patience et détermination. En 2019, il évolue encore en Nationale 1 avec Mulhouse-Rixheim lorsqu’une blessure au sein de l’effectif de Besançon lui ouvre les portes du monde professionnel. Recruté comme joker médical, il découvre la ProLigue et prend rapidement ses marques. Sa première demi-saison se conclut avec 14 matchs disputés et une efficacité encore perfectible (63 % de réussite). La saison 2021-2022 marque un tournant : 24 matchs, 103 buts et 70 % de réussite. À l’issue de cette belle progression et de trois saisons passées à Besançon, l’ailier gauche prend la direction du Sud et rejoint Aix-en-Provence.

Il y découvre la Liqui Moly StarLigue et la Coupe d’Europe, dans un contexte exigeant pour un club sorti d’un podium historique la saison précédente. Malgré une première saison compliquée (11e place en 2023), Labigang confirme son niveau et boucle la suivante avec 64 buts inscrits. À l’été 2024, il rejoint Cesson-Rennes, pour franchir une nouvelle étape de sa carrière. Un parcours discret mais exemplaire, à l’image d’un joueur travailleur et toujours en quête de progression.

"Quand je repense à mes débuts en Nationale 1 à Cernay, je prends pleinement conscience du chemin parcouru. À une époque où les portes du sport-études et des centres de formation me restaient fermées, personne,moi le premier, n’aurait imaginé que je parvienne un jour à évoluer dans l’élite. Aujourd’hui, je suis fier de mon parcours et reconnaissant de toutes ces étapes qui m’ont forgé."

Cesson, une équipe qui monte

À l’image de son ailier gauche, le Cesson-Rennes Métropole Handball vit un début de saison prometteur. Le club breton, qui a connu un été agité avec huit recrues, a rapidement trouvé sa cohésion. Après une défaite inaugurale à domicile, les “Irréductibles” ont enchaîné trois succès consécutifs avant de céder logiquement face à Montpellier. Une belle dynamique qui place aujourd’hui les hommes de Sébastien Leriche à la 6ᵉ place du classement après 8 journées. Mais la prudence reste de mise : la saison passée, Cesson avait connu une longue période sans victoire après la trêve, avant d’assurer son maintien dans les dernières journées. Cette année, l’objectif est clair : confirmer le renouveau et éviter de revivre les difficultés et le stress de la saison passée. Solides défensivement, les Bretons peuvent s’appuyer sur une paire de gardiens performante (114 arrêts, meilleure moyenne du championnat), mais aussi sur un Xavier Labigang en feu, actuel 5ᵉ meilleur buteur de Liqui Moly StarLigue (48 buts- 81 % de réussite)

Une saison avec de nouvelles responsabilités

À 29 ans, Xavier Labigang a atteint une maturité dans son jeu. Désormais considéré comme l’un des cadres du vestiaire cessonnais, l’ailier gauche assume pleinement ses nouvelles responsabilités. Devenu tireur attitré aux jets de 7 mètres, un exercice qu’il maîtrise à la perfection (19 réussites, 95 % d’efficacité), il est aussi le meilleur buteur du club breton en ce début de saison. "C’est un nouveau défi pour moi, j’ai eu l’opportunité de les tirer cette saison donc j’ai travaillé là-dessus et c’est un exercice dans lequel je prends beaucoup de plaisir."
Troisième ailier gauche le plus efficace du championnat, il confirme semaine après semaine son importance dans le dispositif de Sébastien Leriche. Sa performance XXL face à Nîmes (13 buts lors du succès 35–31 à la Glaz Arena) en est le parfait symbole. Un match référence pour l’Alsacien, qui incarne aujourd’hui la réussite d’un Cesson-Rennes ambitieux et soudé.

Interview avec X. LABIGANG

Tu profites de quelques jours de repos après cette première partie de saison ? Comment tu te sens physiquement ?
C’était une première partie de saison intense, ces quelques jours de repos font toujours du bien pour couper un peu, même si quand on est dans une dynamique comme la nôtre, on n'a pas envie de l’arrêter et on aimerait que ça continue, donc j’espère que cette coupure ne va pas nous freiner pour la suite. D’un point de vue personnel, je me sens très bien sur tous les aspects donc je suis très heureux pour ça.

Tu réalises un excellent début de saison, avec notamment 13 buts face à Nîmes. Content de tes performances, j'imagine ?
Évidemment, je suis content de mon début de saison. Mais je suis quelqu’un d’assez perfectionniste, donc j’ai plus tendance à revoir ce que j’aurais pu mieux faire plutôt qu’à me satisfaire de ma performance. Je pense qu’on peut toujours mieux faire et ça me pousse à toujours chercher à progresser et pas me relâcher.

Cesson a connu un hiver compliqué la saison dernière, l’envie est de faire mieux cette année pour jouer sans la pression du maintien ?
C’est vrai que la saison dernière était très compliquée, mais nous avons finalement bien finis avec une 11ème place tout de même. Cette saison, nous ne voulons pas parler de maintien. Nous voulons être l’équipe qui créer la surprise. Celle qui est là où on ne l’attendait pas. 

Tu as connu une campagne européenne avec Aix : c’est un objectif que tu aimerais revivre à l’avenir ?
Oui, clairement, rejouer la Coupe d’Europe fait partie de mes objectifs. Je pense que tout joueur ambitieux a envie de vivre ce genre de compétition. Le rythme est plus intense, les matchs s’enchaînent face à de très belles équipes, et chaque week-end, tu dois être prêt car nous avons un championnat très relevé et homogène. J’en garde de très bons souvenirs avec Aix, même si on n’avait pas réussi à passer les phases de poules. C’est une expérience qui fait grandir, et j’aimerais vraiment revivre ça à l’avenir, avec pourquoi pas la chance d’aller plus loin et de jouer des matchs couperets en phase finale ce serait super.


Après deux saisons à Aix, on s’habitue aux nuages et à la pluie bretonne ? 
Ah je ne vous cache pas que la transition était un peu brutale, mais ça va finalement, il ne pleut pas tant que ça, on s’y sent très bien

BERTHELOT Pierre