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Interview exclusive de Niko Karabatic extraite du livre des 20 ans de la LNH

LNH - Publié le 03 novembre 2025 à 16h44
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En mai dernier, le Goat avait donné rendez-vous à 15 000 personnes à Bercy pour son 286e et dernier match LNH. Une belle fête du handball pour un joueur au palmarès incroyable. Mais depuis, que devient Nikola Karabatic ?

 

Comment te sens-tu en tant que jeune retraité ?

Pour être honnête avec toi, je profite un maximum de plein de choses qui, jusqu’à maintenant, était difficiles pour moi à faire ou mettre en place. Je peux aller déposer mes enfants à l’école et aller les voir faire du sport le mercredi ou le week-end, je découvre de nouveaux sports sans pression, juste pour le plaisir. En fait, je m’aperçois que je suis plus serein au quotidien avec moins de pression sur les résultats. Cela faisait vingt-quatre ans que j’étais compétiteur, que ma vie tournait autour de la compétition, de résultats de matchs… Aujourd’hui, c’est que du bonheur de découvrir cette nouvelle vie où je peux profiter plus de ma famille, mes potes… Je ne regrette en rien ma décision.

 

De quoi es-tu le plus fier de ta carrière ?

Sa longévité et comment je l’ai menée en me donnant toujours à fond, jusqu’au dernier match. J’ai tout gagné avec différentes équipes. J’ai joué avec et face aux meilleurs joueurs du monde avec toujours la même intensité, le même engagement, le même désir de faire bien et de gagner, de ramener un résultat.

 

Te souviens-tu de ton premier match en LNH ?

(Il hésite) Non. C’était peut-être un match face à Toulouse en 2001 ou 2002. Il faut demander à Bhakti (son agent). Il doit s’en souvenir, il a une meilleure mémoire que moi sur ma carrière. Mais non, je n’ai pas un souvenir précis.

 

Quel souvenir gardes-tu de tes années montpelliéraines ?

C’étaient des années fabuleuses, du centre de formation à l’équipe A avec qui j’ai gagné championnat, coupe de France et coupe de la Ligue, la ligue des Champions… J’y ai rencontré aussi des joueurs fabuleux qui sont devenus des amis au fil des années. C’était comme un rêve pour moi de jouer pour Montpellier, moi qui ai grandi à Frontignan. Plus jeune, j’avais des posters des joueurs de Montpellier dans ma chambre et là, je jouais avec eux.

 

Et de tes mois à Aix ?

C’était une superbe période aussi. Quand je suis arrivé, l’équipe faisait le yoyo et se battait pour le maintien. A la fin de saison, on a réussi à faire rester l’équipe en D1 et c’était une super satisfaction. Je vois ce maintien parfois comme meilleur souvenir qu’un titre. Aix m’a permis aussi de rejouer avec mon frère Luka. C’était vraiment génial.

 

Pourquoi avoir fait le choix de revenir en LNH, à Paris après Barcelone ?

Quand le PSG m’a présenté son projet omnisports qui avait pour objectif de développer le handball et de mener le sport vers le haut, j’ai tout de suite été séduit.

Le club faisait venir les meilleurs joueurs du monde, les stars et en faire partie était une opportunité à ne pas manquer même si quitter Barcelone a été une décision difficile à prendre.

 

A quel club t’identifies-tu le plus ?

Je ne sais pas. Pour être honnête, je ne me pose pas trop la question.

Chaque club a pour moi une place spéciale. Chaque club m’a fait vivre mon passage d’une différente manière et, pour moi, personnellement, je valorise chaque passage. Mais comme j’ai terminé ma carrière à Paris et que je suis ambassadeur du club, c’est sûr que je m’identifie plus à Paris. Mais mes quatre mois à Aix ont été très forts aussi, tout comme mon attache à Montpellier.

 

Y a-t-il a un joueur avec qui tu as vraiment aimé jouer ?

Il y en a beaucoup. J’ai joué pendant vingt-trois ans. C’est difficile de sortir juste un nom.

 

Il n’y en a pas un avec qui tu as vraiment apprécié de jouer ?

Ce qui est compliqué, c’est que j’ai apprécié jouer avec Titi Omeyer, avec Daniel Narcisse, Luc Abbalo, avec Mickaël Guigou. Avec Luc Steins aussi, Mikkel Hansen, Nedim Remili… C’est dur de sortir juste un nom. Il y a mon frère aussi, bien évidemment.

Quand je regarde en arrière, c’est assez fou le nombre de joueurs de renom et talentueux avec qui j’ai joué. Je ne peux pas te sortir un seul nom. Même en t’en donnant dix, j’en aurais oublié autant avec qui ça a été un plaisir de jouer, d’être sur le terrain. Du coup, je préfère t’en envoyer plein comme ça.

 

C’est un privilège de jouer avec son frère en club ?

C’est plus qu’un privilège. Pour moi, ce n’était même pas un rêve. Luka avait pendant un très long moment bifurqué vers le tennis. J’avais 24 ans quand il s’est remis au hand. C’est assez fou. Mais c’est certain que ça a été plus qu’un privilège, un bonheur total même. On avait envie de gagner pour l’équipe et l’un pour l’autre. Et de se tirer vers le haut. Ça a été un vrai plaisir de jouer avec lui.

 

Tu as passé plus de vingt ans à la LNH. Quel est ton regard sur son évolution durant toute cette période ?

La LNH est une compétition qui s’est professionnalisée. Je suis arrivé au tout début. Montpellier dominait avec des clubs comme Chambéry, Créteil, Ivry. Ils avaient une histoire et étaient proches de Montpellier. Mais il y avait quand même un gap avec les autres équipes.

Aujourd’hui, ça a bien évolué, avec un niveau qui s’est densifié. On a profité aussi de l’effondrement du championnat espagnol en 2008 pour augmenter le niveau en France avec pas mal de joueurs espagnols qui sont venus joueur en LNH. La dynamique a grandi. On a des clubs très forts. On voit qu’il y a des projets autour qui se forment avec Aix-en-Provence, Limoges... On voit que l’affluence des spectateurs a augmenté, avec de plus grandes salles qui commencent à voir le jour aussi. Je pense qu’on peut toujours mieux faire. Mais on n’en est pas loin. Maintenant, il faut réussir à attirer et rendre le produit encore plus sexy, en transférant l’aura qu’on a gagnée avec l’équipe de France vers les clubs.