Une dynamique ambitieuse, portée par le peuple violet
Le peuple violet. La H Arena. Une ferveur unique qui, année après année, porte le HBC Nantes, acteur devenu incontournable en France et même en Europe. Mais en France, Nantes éternel second : Vice-champion en 2017, 2020, 2022, 2024 et 2025, court toujours après son premier titre de champion de France… mais continue d’enchaîner les saisons de très haut niveau.
Une première partie de saison XXL
La saison nantaise avait commencé fort, dès septembre, à Poitiers. Lors du Trophée des Champions, les hommes de Grégory Cojean dominent le PSG et commencent la saison par un trophée. Le ton était donné. En championnat, le H enchaîne : 14 victoires en 15 journées avant la trêve hivernale, avec pour seul accroc une courte défaite à Toulouse. Lors de sa fameuse « saga XXL » de décembre, Nantes bat Paris au parc des expositions de la Beaujoire et termine l’année en tête du classement, toujours en lice dans toutes les compétitions.
Des blessures et une deuxième partie plus heurtée
Mais le début d’année 2025 va laisser des traces. Rok Ovniček se blesse lors du Mondial, puis face à Chartres, Lucas De La Bretèche et Aymeric Minne quittent le terrain sur blessure. Une victoire amère pour le H, privé de ses trois meneurs de jeu. Sans demi-centre de métier, Nantes se déplace à Paris pour un choc crucial. Julien Bos endosse le rôle avec courage, mais les Violets s’inclinent. Le PSG prend la tête du championnat… et ne la lâchera plus.
Dans la foulée, le déplacement à Istres, en pleine lutte pour le maintien, tourne à la désillusion. Une période plus heurtée s’ouvre alors pour le H, qui parvient malgré tout à sécuriser sa deuxième place… et un nouveau ticket pour la Ligue des champions 2025–2026.
Cologne, les étoiles dans les yeux
Face au Sporting, Nantes répond présent. Une double confrontation parfaitement négociée… et voilà le H à Cologne, pour la troisième fois de son histoire. Dans la Lanxess Arena, le rêve devient réalité. Malgré une demi-finale manquée face à Berlin, Nantes rebondit le lendemain et s’impose contre Barcelone pour décrocher le bronze, récompense d’une saison réussie.
Interview avec T. BRIET
Double récompense cette saison : meilleur arrière gauche et MVP du championnat. Qu’est-ce que ça représente pour toi ?
C’est une immense fierté. C’est quelque chose que je n’avais jamais vraiment envisagé dans ma vie. C’est aussi l’occasion de revenir un peu en arrière : ça fait 6 ans que je suis à Nantes, il y a 7 ans je jouais en Nationale 3… L’évolution est belle. Je suis super fier de ce que j’ai accompli, c’est super. J’espère surtout que ce n’est que le début et qu’on va continuer de progresser. Je tiens à remercier ma famille, mes amis, les coachs, le HBC Nantes, mes coéquipiers… C’est une récompense que tu obtiens en équipe. Sans eux, je ne l’aurais jamais eue. C’est aussi une distinction collective.
On te voit défendre avec la même intensité que tu attaques. Entre le championnat, la Coupe de France et la Ligue des champions, vous avez enchaîné les matchs tous les trois jours, souvent avec de longs déplacements… Pas trop cramé physiquement en fin de saison ?
Non, non, pas du tout cramé ! Une fois que tu arrives à choper le rythme, le corps s’habitue. Tout est dans la tête. À chaque journée, à chaque match, j’essaye de donner le meilleur. Le moment où il y a eu le plus d’usure mentale, c’est paradoxalement quand on est passé à un match par semaine, en fin de saison. On préfère jouer des matchs que s’entraîner, donc ça va ! Et puis, quand tu prends du plaisir à jouer et à vivre de ta passion, c’est encore plus facile.
La saison avait parfaitement débuté avec un Trophée des Champions en poche. Mais ensuite, un peu moins de régularité, notamment à l’extérieur. Qu’est-ce qu’il a manqué à Nantes cette saison pour décrocher un premier titre ?
On a fait une grosse première partie de saison, en battant Montpellier et Paris chez nous. On perd à Paris, on subit des blessures… Ce n’est pas une excuse, mais on a quand même eu des absences importantes. Et on a perdu certains matchs un peu bêtement, comme contre Istres… qui avait fait un super match, d’ailleurs. Ce qui nous a fait mal, c’est la blessure de nos trois demi-centres juste avant le match retour contre Paris. C’était un gros tournant, et on n’a pas réussi à s’en remettre. Mais malgré tout, on réalise une saison exceptionnelle. On a réussi à conserver notre place en Ligue des Champions d’une saison à l’autre, entre Montpellier et nous, c’est la première fois que ça se fait. C’est une énorme fierté.
En parallèle de ta saison, tu as lancé ton académie et t’impliques aussi dans un projet RSE. C’est important pour toi de grandir en tant qu’homme, pas seulement comme joueur de handball ?
C’est super important. On parle souvent d’équilibre de vie, et j’essaye de penser à mon après-carrière. Ne pas penser qu’au hand, ça me permet de garder ce plaisir d’arriver sur le terrain. C’est quelque chose qui se cultive. Concernant le projet RSE, l’environnement est un sujet qui me tient à cœur. Je suis super content d’avoir mis cette première action en place, et j’espère qu’il y en aura plein d’autres. L’académie que je développe avec mon père, c’est aussi un beau projet. Le but, c’est d’aider les jeunes qui ont un parcours un peu atypique comme le mien. J’espère qu’on va le faire grandir très, très haut.
Et puis il y a eu Cologne… Un week-end fort, avec une médaille et une 3e place mondiale à la clé. Une vraie fierté ?
Avoir une médaille à Cologne… On avait envie de plus, c’est sûr. Mais décrocher une médaille là-bas, je pense que c’est exceptionnel. Le groupe avait besoin de se récompenser. Une 3e place, c’est une belle récompense du travail. J’espère qu’on y retournera très vite.
Enfin, un mot sur les Ultr’H et le peuple violet ? La H Arena a encore été imprenable cette saison.
Les bénévoles, les dirigeants, les coachs, les joueurs… Toute l’organisation du HBC Nantes, c’est vraiment une famille. Cette année, comme toutes les autres, ils ont été au top. Nous, on kiffe jouer dans cette salle, devant ces supporters. Si je repense à Cologne, le feu qu’ils ont mis là-bas, c’était exceptionnel. Ils ont prouvé qu’ils étaient les meilleurs. C’est un vrai plaisir de pouvoir jouer devant eux chaque semaine.
BERTHELOT Pierre