Douzième de ProLigue lors de la saison 2023-2024, Caen a connu une progression spectaculaire pour atteindre la finale des play-offs d’accession cette saison. Sixièmes de la saison régulière, les Vikings ont su élever leur niveau au meilleur moment pour décrocher leur place en phase finale. En quarts de finale, ils ont parfaitement maîtrisé leur sujet face à Pau Billère avec deux victoires convaincantes. Puis est venue l’exploit contre Frontignan : une démonstration à domicile (34-21), suivie d’un succès en terre héraultaise, qui a fait naître un vrai rêve d’accession.
Opposés à Sélestat, troisième du classement, les hommes de Sébastien Quintallet ont tenu tête à domicile (28-28), dans une salle en fusion, avant de s’incliner avec les honneurs en Alsace. Malgré la frustration de cette dernière marche manquée, Caen valide une saison pleine et confirme son développement dans le paysage du handball professionnel.
Une attaque en feu, des arrêts décisifs
Deuxième meilleure attaque du championnat, Caen s’est distingué par son allant offensif tout au long de la saison. Louis Tournellec en est l’un des symboles : l’arrière droit normand a inscrit 186 buts, terminant parmi les meilleurs buteurs de la saison. Si la défense caennaise a parfois montré des signes de fragilité, la paire de gardiens Jean-Emmanuel Kouassi (373 arrêts) – Enzo Druguet (74 arrêts) a répondu présent dans les moments clés. Un total impressionnant de 447 arrêts qui a souvent permis aux Vikings de faire la différence dans les rencontres à enjeux.
Zoom sur Reyhan Zuzo, le meilleur espoir de ProLigue
À seulement 19 ans, Reyhan Zuzo a marqué de son empreinte cette saison de ProLigue. Prêté par Nîmes, le jeune demi-centre a été élu meilleur espoir du championnat lors de la cérémonie des Trophées LNH au Théâtre Marigny. Avec 157 buts et 230 passes décisives, il a été l’un des grands animateurs de l’attaque caennaise, s’illustrant notamment par une performance de haut vol contre Dijon (11 buts), futur champion. Il retrouvera la Liqui Moly StarLigue la saison prochaine au Parnasse avec un nouveau statut.
Un buzz pour un short
Reyhan Zuzo, encore lui, a également marqué les esprits hors du terrain. Après une victoire face à Cournon (29-24), porté par l’euphorie, il offre son short à une jeune supportrice en tribune. Une belle image, mais un petit casse-tête logistique pour le club avant le match suivant, prévu avec les tenues officielles du millénaire de la ville de Caen. Sur les réseaux sociaux, le club joue la carte de l’humour et lance un appel pour retrouver le précieux short… Une anecdote qui aura fait sourire.
Interview avec Reyhan Zuzo
Tu viens d’être élu meilleur espoir de la saison en ProLigue. Qu’est-ce que cette distinction représente pour toi ? Être élu meilleur espoir de Proligue est une grande fierté, mais surtout la récompense du travail que j’ai fourni toute la saison à l’entraînement. Ça me motive encore plus pour viser plus haut et continuer à apprendre et à travailler. Mais je n’oublie pas que c’est aussi grâce à mes coéquipiers, au staff et à tous ceux qui me soutiennent au quotidien.
Avec plus de 150 buts et 230 passes décisives, tu signes une saison très complète. Un prêt à Caen bénéfique pour t’exprimer pleinement sur le terrain ? Oui, clairement, ce prêt à Caen m’a permis de m’exprimer librement sur le terrain, avec la confiance du coach et de mes coéquipiers. J’ai pu avoir des responsabilités tout en gagnant en maturité. J’ai senti qu’on comptait sur moi, et ça m’a donné l’envie de me dépasser à chaque match. C’est une étape qui, je pense, va beaucoup compter pour la suite de ma carrière.
Comment as-tu vécu cette courte aventure à Caen, ponctuée par une finale des play-offs ? T'attendais-tu à un tel parcours en début de saison ? Franchement, ça a été une aventure intense et très enrichissante. Dès mon arrivée à Caen, j’ai senti qu’il se passait quelque chose de spécial dans ce groupe. Il y avait une vraie cohésion, une vraie ambiance, et ça s’est ressenti sur le terrain tout au long de la saison. Pour les play-offs, on avait comme objectif d’être qualifiés dans un premier temps. On savait qu’on avait le potentiel et les qualités pour y arriver. Et, match après match, on a gagné en confiance et on a su répondre présent dans les moments clés. Mais c’est vrai que d’arriver en finale et de tenir tête à une très belle équipe de Sélestat comme nous l’avons fait, je ne m’y attendais pas forcément (ahah).
Tu vas retrouver Nîmes et la Liqui Moly StarLigue l’an prochain. Dans quel état d’esprit abordes-tu ce nouveau défi ? Je suis super enthousiaste à l’idée de retrouver Nîmes et de découvrir la Liqui Moly StarLigue. C’est un nouveau défi, un cap important dans ma carrière, et je l’aborde avec beaucoup d’envie, d’humilité et de détermination. J’ai comme objectif de m’imposer dans cette équipe et de devenir un acteur majeur dans ce club. Je sais que le rythme, l’intensité et l’exigence en StarLigue sont encore plus élevés, mais c’est exactement ce que je recherche. Je vais continuer à travailler pour pouvoir aller le plus loin possible.
Pourquoi avoir offert ton short à une supportrice ? Il y a forcément une petite anecdote derrière.
Le club avait fait des maillots spéciaux pour le match contre Cournon et le président nous avait dit qu’ils ne seraient portés qu’une seule fois. Après le match, comme d’habitude, on a fait le tour du terrain pour signer des autographes et prendre des photos avec les enfants. Une petite fille, qui vient à tous les matchs, m’a demandé si elle pouvait avoir mon maillot. Comme je voulais le garder pour ma famille, elle m’a demandé mon short… et je lui ai donné.
Le problème, c’est qu’on rejouait à domicile dès le mardi suivant. Quand on est monté en VIP après le match, le président nous a annoncé qu’il avait sondé les supporters sur les réseaux et qu’ils avaient adoré les maillots. Résultat : on devait les remettre pour le prochain match. Sauf que moi, j’avais déjà donné mon short ! Impossible de retrouver la petite fille à la sortie du stade, alors le club a lancé un appel sur les réseaux pour la retrouver. Ça a bien buzzé. Voilà la vraie anecdote ! Je n’ai pas balancé mon short par euphorie comme on aurait pu le croire. :)
BERTHELOT Pierre